Le mois dernier, pour la première fois depuis au moins 1 million d’années, le taux de gaz carbonique dans l’atmosphère de la Terre a franchi le cap des 390 ppm, une augmentation de 40% relativement au taux de l’ère pré-industrielle en 1750. Ce taux était resté à peu près inchangé depuis les 10 000 dernières années. Le niveau pré-industriel de 278 ppm se situait lui-même à la limite supérieure d’une oscillation qui durait depuis au moins 800 000 ans, corrélée avec les cycles glaciaires, et qui faisait varier la concentration de CO2 entre 180 et 280 ppm.

Il y a quelques semaines, l’organisation météorologique mondiale (OMM) a publié son rapport officiel pour l’année 2010. Le bilan scientifique constate qu’entre 2009 et 2010, la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère a augmenté de 2,3 ppm, une hausse plus importante que la moyenne de la décennie 2000-2010, établie à 2,0 ppm/an. La hausse moyenne des années 1990 était de 1,5 ppm/an.
Après la récession de 2008, le taux d’augmentation des émissions humaines de gaz à effet de serre avait subi un léger ralentissement (i.e. elles avaient augmentées moins rapidement), mais 2010 aura vu l’humanité appuyer de nouveau sur l’accélérateur.
Le rapport constate également que le forçage radiatif de l’atmosphère par les gaz à effets de serre s’est accru de 29% entre 1990 et 2010, le dioxyde de carbone contribuant pour 80 % à cette augmentation. «Même si nous parvenions à stopper aujourd’hui nos émissions de gaz à effet de serre, ce qui est loin d’être le cas, les gaz déjà présents dans l’atmosphère y subsisteraient encore pendant des dizaines d’années » a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Michel Jarraud.
D’après: Organisation Météorologique Mondiale
Rapport officiel sur l’état des gaz à effets de serre dans l’atmosphère 2010 ici.